L’importance des échanges commerciaux Arabo-Britanniques à l’ère du Brexit – Entretien avec M. Abdeslam El Idrissi Secrétaire Général Adjoint et CEO of The Arab-British Chamber of Commerce

Entretien publié le 23 Janvier 2020

Centre Algérien de Diplomatie Economique : Bonjour Monsieur El Idrissi, avant de commencer notre interview, pourriez-vous vous présenter auprès de nos lecteurs ?

Abdeslam El Idrissi : Je suis Secrétaire Général adjoint et le CEO de la Chambre de commerce Arabo-britannique, où j’ai servi pendant 36 ans de ma carrière, agissant à la fois comme directeur des services commerciaux, directeur général par intérim et maintenant au poste actuel de directeur général adjoint.

Je suis également un membre de l’Institut d’Export à Londres où, j’ai occupé le poste de vice-président pour une période de 7 ans.

CADE : Vous êtes le Secrétaire Général adjoint et le CEO de la Arab-British Chamber of Commerce, comment vous pouvez nous présenter en quelques mots l’ABCC et ses missions ?

Abdeslam El Idrissi : Notre Chambre a un rôle stratégique d’intermédiaire entre la Grande-Bretagne et les pays Arabes, œuvrant à renforcer la coopération , à instaurer une confiance durable, dans le but de maximiser les flux commerciaux bilatéraux tout en partageant nos connaissances et notre expérience.
Notre mission consiste à :
– Promouvoir le partenariat durable entre le Royaume-Uni et les pays arabes pour créer une relation plus étroite fondée sur le respect, la compréhension mutuelle, la confiance et les intérêts communs;
– Fournir un soutien essentiel aux exportateurs et aux investisseurs;
– Promouvoir le développement durable, l’innovation et le savoir-faire partagé;
– Accroître les investissements bilatéraux et les flux commerciaux;
– Identifier les opportunités d’investissement pour faire prendre conscience de l’énorme potentiel du monde arabe aux investisseurs britanniques;
– Fournir une plate-forme de réseautage entre des personnes qui partagent un intérêt commun à développer les échanges économiques avec la région arabe et vice versa.

CADE : Le Royaume Uni est un partenaire économique stratégique, Comment pourriez-vous nous décrire les relations économiques entre les pays Arabes et le Royaume Uni ? Pourriez-vous nous donner quelques chiffres de ces échanges ?

Abdeslam El Idrissi : Le Royaume-Uni et les pays arabes entretiennent depuis des décennies d’étroites relations, plus proches avec certains pays que d’autres. Les relations sont généralement excellentes, mais il reste toujours place à l’amélioration et des opportunités de collaboration plus étroites se dessinent toujours, en particulier dans les nouvelles industries.

La région du Golfe possède un potentiel particulièrement élevé pour les échanges économiques, mais nous ne devons jamais négliger les autres zones où le Royaume-Uni a traditionnellement été moins impliqué, comme les pays d’Afrique du Nord. En termes de statistique, la valeur des échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et les pays arabes s’élevait à plus £30 milliard en 2019. Pour vous donner une idée, cela correspond à deux fois la valeur des échanges entre le Royaume Unis et le Brésil et l’Inde. 

CADE : Quels sont les secteurs d’activités ou il y a le plus d’échanges et de coopération économiques entre le Royaume Uni et les pays Arabes ? Quels sont les autres secteurs à développer et avec quels pays ?

Abdeslam El Idrissi : La coopération reste solide dans des secteurs tels que l’industrie du pétrole et du gaz, la construction et les infrastructures, les services financiers, la vente au détail, les transports et le tourisme.
Il existe une coopération croissante et un grand potentiel dans les secteurs tels que l’informatique, l’innovation, l’agro-industrie, les énergies renouvelables, le tourisme, le divertissement et les médias. Les innovations dans la distribution de services financiers, comme la fintech, ont pris une grande importance. Ce sont des domaines où l’expertise Britannique permet la coopération avec des partenaires arabes et un profit mutuel.

CADE : Le Brexit s’approche, le Royaume Uni va devoir développer de nouveaux partenariats bilatéraux ; le premier partenariat arabe a été signé récemment avec le Maroc. Peut-on s’attendre à d’autres partenariats avec les autres pays arabes ? Si, oui, lesquels ?

Abdeslam El Idrissi : Le gouvernement britannique devrait intensifier sa stratégie de « Grande-Bretagne globale » à la lumière du Brexit, ce qui ouvrira des possibilités de coopération plus étroite avec ses partenaires historiques dans le monde arabe.

L’une des priorités déclarées du gouvernement britannique est de rechercher des partenariats bilatéraux, y compris un accord de libre-échange avec les pays du Conseil de coopération du Golfe et sans aucun doute d’autres pays à l’avenir.

CADE : Qu’attendez-vous des gouvernements des pays arabes pour pouvoir renforcer la coopération économique avec le Royaume Uni ?

Abdeslam El Idrissi : D’après notre expérience, les pays arabes sont très désireux de renforcer leur coopération avec le Royaume-Uni et cherchent à développer de nouvelles opportunités d’investissement. Ce sont des défis avec de nombreuses nouvelles opportunités qui s’ouvrent. Notre Chambre travaille dur pour faciliter une plus grande collaboration et « Ensemble ça marche » (It’s working together) sera le thème de notre Sommet Economique prévu pour Juillet 2020.

CADE : Pour conclure, quelle est votre appréciation sur le niveau de coopération entre l’Algérie et le Royaume Uni ? Y a t’il a des choses à améliorer ?

Abdeslam El Idrissi : Il est certainement possible d’améliorer les échanges économiques entre le Royaume-Uni et l’Algérie. Nous devons sensibiliser davantage le monde des affaires Britannique au potentiel du marché.
La barrière de la langue existe toujours, mais elle devient beaucoup moins importante à mesure que les entreprises commencent à adopter une perspective plus globale et cherchent à explorer de nouveaux marchés. Avec la volonté des deux parties, nous pouvons nous attendre à voir une nouvelle détermination et à accroître notre niveau de coopération. La Chambre tient à contribuer à dynamiser cette relation. Nous avons besoin de plus d’échanges, de dialogue, de visites et de missions commerciales. Nous organisons par ailleurs un évènement au mois de mars sur L’Algérie, intitulé « Les opportunités d’investissement en Algérie ».

Interview réalisée par l’équipe du Centre Algérien de Diplomatie Économique .

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