Les Tendances d’évolution relatives aux marchés algérien et africain des assurances – Entretien avec Hassen Khelifati, PDG d’Alliance Assurances

Publié le Samedi 04 Juin 2022

Centre Algérien de Diplomatie Économique : Bonjour Monsieur khelifati, pourriez-vous vous présenter auprès de nos lecteurs ? 

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Hassen KHELIFATI : Hassen KHELIFATI de nationalité algérienne, diplômé de l’ESC Alger option finances, titulaire d’un DESS Banques-Assurances et d’un MBA en marketing obtenu a INSIM UQAM Québec, 1er vice-président de l’UAR (union algérienne des sociétés d’assurances et de réassurance), passionné par la lecture et en particulier les sujets liés aux expériences des grands chefs d’entreprise ; des grandes personnalités qui avaient marquées l’humanité, chose qui me permet d’avoir une vision stratégique et économique.

Un amour profond pour mon pays m’anime et me pousse à mettre tout mon savoir et mon expérience à son service. Adepte de l’échange et de l’interaction, je suis preneur dès qu’il s’agit de prendre part aux débats économiques pour des échanges constructifs.

Je suis le PDG et le fondateur d’Alliance ASSURANCES, société d’assurances, parmi les leaders dans son domaine. Unique expérience en Algérie, car c’est la seule compagnie d’assurance cotée en bourse et ; qui dit bourse dit transparence totale.

Je représente la nouvelle génération des chefs d’entreprise, qui n’hésite pas à s’impliquer et à s’engager avec ferveur pour le développent de son pays. Je crois aux défis et aux challenges à relever sans hésitation pour réussir à force de travail constant et de persévérance.

Alliance Assurances est, selon moi, une success-story en Algérie. C’est une compagnie créée à la suite d’une rencontre, rencontre qui a abouti sur la conception d’un modèle économique à partir de décembre 2004. Le début officiel de l’activité commerciale fut en 2006.

En peu de temps elle a su se positionner sur le marché algérien et gagner la confiance de ses clients par son dynamisme, son sérieux et l’écoute du marché.

Nous avons réussi à transformer, moderniser et digitaliser le monde de l’assurance, en Algérie, grâce à notre innovation, notre créativité, nos produits et offres souvent inédites.

Nous avons su apporter une valeur ajoutée sur le marché algérien en réduisant les délais relatifs aux règlements souvent très longs dans l’ensemble du secteur d’activité.

Nous militons pour une réforme profonde du secteur assurantiel en Algérie.

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CADE : Quel constat faites-vous sur le marché algérien des assurances ? 

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Hassen KHELIFATI : Le marché algérien des assurances est assez particulier au regard de ses différentes composantes.

Le taux de pénétration du secteur des assurances, en Algérie, est entre 0,6 et 0,7%. Nous sommes donc loin de la moyenne mondiale, qui atteint parfois les 7%. Au niveau moyen africain, on est entre 3 et 4% et dans notre sous-région immédiate, entre 2,5 et 4%.

Le PIB algérien est le plus important et le potentiel de croissance est colossal, malheureusement nous arrivons à peine à dépasser le milliard de dollars (USD).

Les experts estiment le potentiel moyen de l’Algérie selon la moyenne africaine entre 6 et 7 milliards d’USD annuellement.

Le potentiel de croissance et les raisons de ce retard sont identifiés. Ils résident dans la structuration du marché, avec une dominance des sociétés publiques qui atteint 80% de parts de marché, ainsi que les pratiques commerciales malsaines, à l’image du dumping, la discrimination, la concurrence déloyale, etc. Des faits qui entravent le développement du secteur.

Cela, nécessite à mon sens une réforme généralisée, structurelle et irréversible, dont la mise en place d’une autorité indépendante de régulation du secteur des assurances, dotée de tous les moyens et les pouvoirs nécessaires pour le contrôle, le suivi, la vérification des provisions et le pouvoir de sanction. Il faudra en outre que ce régulateur mette un terme au dumping de manière définitive et puisse vérifier l’adéquation des tarifs proposés Vs capacités & engagements.

Notre représentation (UAR) possède des canaux de dialogues permanents et réguliers avec la tutelle afin de réussir cette réforme et assurer le développement du marché. Malgré les efforts consentis, le résultat reste loin des espérances à cause des délais de réalisation qui sont assez longs. Si l’on prend l’exemple de la réforme du texte 95/07, la dernière modification date de 2006 et les premières approches pour sa modification datent de 2015, soit 6 ans plus tard.

Vu la nécessité d’une réforme profonde du marché financier. Nous continuons à mener le combat et nous sommes confiants quant au fait d’aboutir à de bons résultats. Car, lors de nos différentes rencontres avec les hauts responsables ministériels, nous avons acquis leur adhésion au projet et une convergence des points de vue, ce qui nous rassure sur notre capacité à aller de l’avant.

Le secteur assuranciel nécessite une évolution cohérente et une réforme globale prenant en compte l’ensemble des parties prenantes du marché financier algérien. Car, pour avoir un résultat rapide et dans la perspective d’atteindre nos objectifs assignés, il va falloir simplifier les procédures administratives et réduire les délais de traitement.

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CADE : La crise sanitaire a eu des effets sur les marchés des assurances à l’échelle planétaire. De quelle manière a-t-elle selon vous, impacté le marché algérien ? 

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Hassen KHELIFATI : Le marché des assurances a été fortement impacté par la crise sanitaire et le confinement qui ont généré une crise économique aigue dans tous les secteurs d’activité. Nous l’avons constaté en consultant les bilans des différentes entreprises. Le plus difficile dans cette crise, c’est qu’elle a duré dans le temps.

La crise sanitaire et le confinement ont révélé le degré de retard dans la numérisation, mais aussi la nécessité d’accélérer la digitalisation et de surtout faire face à des risques nouveaux, qui ont mis les assureurs et ré-assureurs face à de nouveaux défis.

La crise a par ailleurs participé au changement de comportement du consommateur, nous l’avons vécu quotidiennement à travers le comportement du marché, que ce soit pour les particuliers ou les entreprises, dont le pouvoir d’achat et la trésorerie ont fortement baissé.

Un taux de créances et d’impayés en forte hausse, des activités et des patrimoines sans couverture, la révision des primes de l’assurance à la baisse. Ainsi, le fait de choisir moins de couverture et de garanties, a mis les risques assurés en danger.

Le centre national du registre de commerce a enregistré une forte demande de radiation de registres d’entreprises qui n’ont pas pu résister et qui ont disparu du marché, d’autres on choisit un plan social qui a engendré beaucoup de préjudices. Aussi, la sécurité sociale a enregistré une diminution du nombre de salariés affiliés. En outre, il s’est produit l’arrêt du marché des nouvelles immatriculations à cause de l’arrêt des importations. Toutes ces données ont participé à une régression de plus de 10% du chiffre d’affaires global des compagnies d’assurance en 2019 et de 5% en 2020.

Les assurances de personnes (AP) ont également été impactées par la fermeture des frontières, sachant que l’assurance voyage pèse lourdement dans le chiffre d’affaires des AP, lesquels ont enregistré un recul en termes de chiffre d’affaires, entre 10 et 14%.

Alliance assurances, à travers sa stratégie marketing et la création d’une cellule de crise et de veille, a réussi à s’adapter à cette nouvelle donne du marché, à maintenir le respect de ses engagements, à tenir la même cadence de règlements des sinistres envers sa clientèle, mais aussi à préserver l’emploi de ses collaborateurs.

Nous avons enregistré une régression de 10% du CA et sommes revenus à l’équilibre en 2021.

Afin de faire face aux différentes complications, nous avons adopté un plan de maîtrise des charges avec une meilleure maîtrise technique et un meilleur traitement de la sinistralité.

Alliance a prouvé sa résilience et a su tenir ses engagements envers ses assurés et plus largement envers la société par diverses actions de solidarité avec une dimension nationale.

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CADE : Comment qualifieriez-vous l’intensité concurrentielle de l’environnement assurantiel en Algérie ? Et de quelle façon pourrait-on positionner l’entreprise Alliance sur ce schéma concurrentiel ? 

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Hassen KHELIFATI : Sur un total de 23 sociétés d’assurances, on aura 13 sociétés sur les assurances de dommages, 8 acteurs en assurances de personnes, 1 acteur en réassurance, 1 acteur en assurance de crédit à l’exportation et 1 acteur en assurance de crédit immobilier.

Pour créer les conditions d’une concurrence saine, le marché doit être équilibré. Néanmoins, ce n’est point le cas pour le marché des assurances, en Algérie, où la balance penche vers le secteur public qui domine le marché, et qui a de son côté la préférence des grands acteurs économiques publics et privés au regard de son monopole historique au sein de ce secteur d’activité.

Le secteur privé se bat et essaie de gagner du terrain dans un environnement concurrentiel assez spécifique, loin d’être sain et loyal.

Notre marché n’arrive pas à dépasser le milliard de dollars en termes de chiffre d’affaires, alors que le potentiel réel est beaucoup plus grand.

Un certain mécontentement des assurés s’installe suite à une mauvaise qualité des services proposés et à l’allongement des délais de remboursement. Cela résulte des pratiques de dumping et de guerre des prix ne permettant pas aux compagnies d’assurances de satisfaire leurs assurés au motif d’un manque de liquidité financière.

Depuis 2011, nous menons un combat afin de mettre en place un accord multilatéral encadrant la branche automobile et définissant un taux plancher pour les garanties non obligatoires. Nous avons réussi, en début d’année 2021, à mettre en vigueur cet accord accompagné de l’installation d’un comité de veille avec l’adhésion de l’ensembles des compagnies, lesquelles ont toutes signé et se sont engagées envers son application stricte en attendant de le généraliser aux autres branches, qui elles aussi souffrent des mêmes problèmes.

Un autre phénomène, qui est la vente à crédit des contrats d’assurance en Algérie. Un comportement qui a fait exploser le stock de créances et qui va à l’encontre du principe mondial «no pay no cover».

Alliance assurances a les capacités humaines et managériales de bien se positionner sur le marché des assurances, et nous sommes confiants en vue de cela. Présentement, nous agissons sur des niches de marché à l’image de l’innovation, la digitalisation, la qualité de service et la formation. Nous avons des valeurs et respectant des normes, qui nous permettent d’être l’assureur préféré des algériens.

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CADE : Quelles sont les branches qui portent la croissance du marché algérien des assurances ? 

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Hassen KHELIFATI : Après deux ans de régression du chiffre d’affaires lié au secteur des assurances, principalement à cause de la crise sanitaire et économique mondiales, le marché a connu, fin 2021, une croissance de 4,8%, enregistrant ainsi un chiffre d’affaires de près de 151,9 milliards de DA, contre 144,9 milliards de DA à la même période de l’exercice 2020.

Les sociétés d’assurance de dommages ont clôturé l’année 2021 avec un total de primes qui a dépassé les 133 milliards de DA, soit une progression qui avoisine les 5,8% comparativement à l’exercice précédent, cette croissance est due essentiellement à l’assurance des entreprises et les risques divers contrairement à l’assurance automobile qui a connu une régression de plus de 2%.

Nous remarquons que la croissance globale est tirée par la croissance IARD (Incendies, Accidents et Risques Divers), qui est due essentiellement à la révision des tarifs à la hausse émanant des réassureurs internationaux des grands risques algériens aux suites de la crise de Covid 19.

Par contre, les assurances de personnes continuent à enregistrer régression après régression et les compagnies d’assurances de personnes n’arrivent pas à dépasser les 11 milliards de dinars de CA, et enregistrent plus de 10% de recul ; mais exceptionnellement une évolution de 1,4% a été enregistrée pour la branche « vie-décès » ». L’observation faite au marché algérien des assurances exprime de son important potentiel, ainsi ce secteur d’activité pourrait apporter une contribution adéquate au PIB national.

Nous avons un objectif commun, qui est celui de rendre le secteur assuranciel dynamique, jouant ainsi son véritable rôle économique et rentable pour le pays. Nous menons des combats pour régulariser le marché et absorber le manque à gagner en fiscalité et en liquidité. Nous avons bon espoir d’y arriver avec le sérieux et la persévérance.

Par ailleurs, nous avons lancé une campagne d’intérêt général ayant pour objet, la protection des biens publics à travers la sensibilisation de tous les secteurs d’activité (entreprises de réalisation, l’habitat, les travaux publics et leurs tutelles) sur l’obligation de se conformer aux règles de souscription des assurances à responsabilité civile décennale (RCD) et au respect des clauses du pool RCD, afin de protéger notre patrimoine public national et les managers publics en charge de celui-ci.

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CADE : Est-il possible de nous parler des défis auxquels sont confrontées aujourd’hui les compagnies d’assurance sur les marchés africains des assurances ?

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Hassen KHELIFATI : Le secteur de l’assurance est l’outil financier de référence. Il est considéré comme un vecteur de croissance économique par excellence. Cependant, ce secteur fait face à de nombreux défis et notamment au manque de confiance des populations africaines envers les différents acteurs du marché.

Malgré la croissance enregistrée sur plusieurs années par le marché africain, beaucoup de compagnies négligent la possibilité d’une forte croissance sur l’ensemble du continent et du développement de marchés à l’international.

Un marché continental de 68 milliards de dollars en termes de primes, avec 91% des primes concentrées dans dix pays. Le principal marché africain étant celui de l’Afrique du Sud, lequel concentre 70% du total des primes.

Le marché africain possède un potentiel important de développement et nécessite une réforme structurelle et la mise en place d’un certain niveau de collaboration avec les états africains afin d’assurer une bonne croissance économique, et c’est cela même qu’est le grand défi auquel sont confrontées aujourd’hui l’ensemble des compagnies d’assurances africaines.

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CADE : Quelles sont les principales tendances d’évolution du marché algérien des assurances et plus largement en Afrique ? 

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Hassen KHELIFATI : Parmi les moteurs de croissance et les tendances d’évolution des marchés assuranciels algérien et africains, figure la digitalisation du système des assurances, ce qui va booster le marché et encourager l’innovation et la concurrence entre les différents acteurs.

Cela va permettre de gagner énormément en termes d’agilité et de flexibilité, pour ainsi mettre en place une organisation adéquate à n’importe quel moment.

Minimiser les coûts et les délais relatifs aux prestations à travers les « AssurTech*», qui peuvent construire les bases d’une relation de confiance entre les acteurs, et ainsi pouvoir faciliter aux clients le traitement de leurs requêtes. Sur un continent où 660 millions d’habitants disposent d’un smartphone, il est désormais essentiel de miser sur les innovations digitales.

Par ailleurs, de nouvelles tendances d’assurances plus adaptées à l’image de la micro-assurance et des assurances de groupes homogènes.

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CADE : En tant que Président Directeur Général d’Alliance Assurances, croyez-vous-en la nécessité d’implémenter un système national d’intelligence économique auquel l’entreprise algérienne pourrait se greffer pour mieux se protéger et être plus compétitive sur les marchés local et international ? 

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Hassen KHELIFATI : Il y a une grande différence entre les entreprises d’hier et celles d’aujourd’hui. Actuellement, les managers des grandes entreprises investissent dans le monde de la technologie et de la veille stratégique. L’intelligence économique consiste à mettre en œuvre un ensemble de concepts, méthodes et outils, qui génèrent un flux de données très important utilisé dans déférentes situations et qui aide à la prise de décision et à l’amélioration des plans stratégiques liées aux compagnies d’assurance. Les méthodes tirées de l’intelligence économique sont applicables quelle que soit la taille de l’entreprise, chose qui va aider les PME à définir les plans d’actions de leur gestion au quotidien.

Avec la sortie de la nouvelle loi sur l’investissement, il est plus que primordiale de réfléchir à l’implémentation d’un système national d’intelligence économique, qui s’adresse à tous les intermédiaires concernés par le développement économique et technologique à savoir, les organismes qui suivent le devenir des PME et qui s’intéressent au développement de la compétitivité à l’échelle locale ou/et internationale.

La mise en place d’une bonne politique de gouvernance est un processus qui suit en permanence les nouvelles exigences du monde des affaires et oblige les entreprises à avoir la bonne information sur les concurrents, les lois, les règlementations, les produits, les marchés, les clients, les fournisseurs et sur les questions financières et de politiques publiques au moment opportun.

Un bon système d’intelligence économique et des statistiques fiables permettent une meilleure visibilité aux investisseurs et attirent les meilleurs d’entre eux.

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CADE : Si une entreprise algérienne devait cibler un marché en Afrique, comment une compagnie d’assurance comme Alliance pourrait-elle l’aider à faire face aux risques multiformes ?

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Hassen KHELIFATI : Les sociétés algériennes ont des opportunités prometteuses dans le marché africain, lequel enregistre une progression de 5% chaque année.

Pour pénétrer le marché africain, les entreprises algériennes sont obligées de recourir à des grilles d’analyse, à l’image de l’outil PESTEL (Politique, Économique, Sociologique, Technologique, Environnementale, Légale) pour l’analyse de l’environnement macro-économique du pays cible et des outils d’analyses concurrentielles. Cela, dans le but d’évaluer les opportunités et les menaces soit pour un accès direct par l’investissement à domicile soit par la voie indirecte à travers les exportations.

Le gouvernement algérien à travers son programme de soutien s’engage à aider les entreprises exportatrices avec des mesures de facilitation et d’assouplissement des procédures d’exportation.

Alliance assurances dispose d’une large gamme de produits répondant aux besoins des entreprises algériennes qui s’intéressent à l’Afrique, cela en s’appuyant sur un réseau de brokers et de partenaires à l’international. Les échanges avec nos amis assureurs du continent africain nous ont permis d’acquérir un nombre important d’informations sur chaque zone d’Afrique, ainsi dans chaque pays se sont les assureurs qui peuvent donner une situation claire de l’environnement économique.

Ces rencontres riches en savoir nous servent de référentiel exploitable. Par la même occasion, l’Algérie se prépare dans les prochains jours à tenir la 33eme édition de la conférence du GAIF (en français, l’Union générale des assureurs arabes), qui est l’un des quatre grands événements mondiaux du secteur des assurances. Cet évènement aura lieu, à Oran, du 5 au 9 juin prochain, ayant pour thème : « Le nouveau contexte et son impact sur l’industrie de l’assurance. Quels défis et quelles opportunités pour le marché arabe de l’assurance ? ». Ce sera aussi l’occasion d’échanger sur les environnements économiques des pays arabes, ce qui représente une opportunité pour les opérateurs économiques algériens.

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CADE : Enfin, si demain vous décidiez d’investir le marché africain, quelles seraient vos attentes en matière de Diplomatie Économique de la part du BIPIE (Bureau d’Information et de Promotion des Investissements et des Exportations), créé en février 2021 par le ministère des affaires étrangères algérien ?

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Hassen KHELIFATI : Les opérateurs économiques algériens engagés dans des opérations d’exportation ou de partenariats étrangers manquent d’expérience, d’accompagnement, de formation en commerce international et d’encadrement. Ce sont les raisons pour lesquelles le ministre des affaires étrangères a inauguré, en 2021, le bureau qui aura pour rôle d’assurer une relance économique, de créer du lien entre les différentes instances, ministères et institutions nationales et de coordonner avec les représentations diplomatiques algériennes à l’étranger .Créer un pareil dispositif permet de regrouper l’ensemble des informations nécessaires pour tout investissement à l’étranger et plus particulièrement sur le marché africain. Mais aussi, d’aider les exportateurs à être plus compétitifs en les dotant de recueils de données concernant le marché ciblé à l’étranger, les conditions et les modalités de pénétration, le contrôle de qualité au niveau international, les droits de douanes, les barrières non tarifaires et éventuellement des informations sur les prix appliqués.

Le BIPIE doit aussi trouver des solutions aux différentes contraintes de terrain, qui freinent le développement du métier de l’exportation et bloquent les projets des partenariats internationaux, comme la faiblesse du fret maritime, aérien et terrestre, qui engendre des retards de livraison, perturbe les opérations de négociation et désintéresse les exportateurs de produits rapidement périssables.

Aussi, la problématique du retard de rapatriement des devises issues des opérations d’exportation en lien avec l’absence des succursales rattachées aux banques algériennes à l’étranger et les autres institutions financières.

Un point positif ; quel que soit le secteur d’activité, Le BIPIE peut pousser l’ensemble des opérateurs économiques à réfléchir sérieusement à l’internationalisation de leurs activités. Ainsi, si tout le monde se met en ordre de bataille, la réussite ne sera plus très loin.

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(*) « Le terme assurtech vient de l’anglais insurtech, mélange des termes insurance (assurance) et de technology (technologie). Il fait référence à la fois aux startups qui fonctionnent de cette manière et au phénomène qui sous-tend le concept ». Définition donnée sur le site : www.mjvinnovation.com

Les sources relatives aux données chiffrées et aux études citées proviennent du Conseil National des Assurances, dont le site web est : www.cna.dz

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Entretien Réalisé par l’équipe du Centre Algérien de Diplomatie Économique.

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